L’art de la procrastination

Procrastiner ou maîtriser l’art subtil de tout remettre – ou presque – au lendemain, à ajourner, à temporiser. Qui n’a jamais remis au lendemain une tâche qualifiée de peu enthousiasmante ou simplement non urgente ? Avant, reporter quelque chose qui pouvait être fait le jour-même m’insupportait… Mais ça, c’était avant…

Procrastiner : indispensable ou à éviter ?

Procrastiner signifie-t-il obligatoirement être flemmard ou en totale déprime ? Pas forcément. Remettre une tâche non urgente au lendemain, voire plus loin dans la semaine ou dans le mois, implique-t-il un manque criant de volonté ? Toujours pas.

Les bienfaits et avantages de la procrastination

Anxiété, indécision, mollesse d’esprit… Quand on se revendique procrastinateur professionnel, le risque de se voir jugé est grand, surtout à l’ère des miracle morning où il est de bon ton de se lever à 5h30 du matin pour faire son yoga, lire ses mails et prendre son petit-déjeuner avant d’entamer sa journée… Cliché ? Pas vraiment.

Pourquoi procrastiner ?

Est-ce vraiment un choix ou est-ce « plus fort que soi » ? À titre personnel, j’ai fait la connaissance de la procrastination à mon arrivée en Bretagne. Le déménagement a été long, complexe et les travaux à faire dans l’appartement nombreux. En même temps, j’appréhendais un contexte personnel difficile et le changement, initialement perçu comme compliqué, mais gérable, m’a soudainement semblé… ingérable. Et j’ai décidé de faire une pause.

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tenté, mais les multiples déconvenues en termes de livraison (merci les pénuries chez Ikea, merci les livraisons de frigo impossibles…) ont fini d’achever le peu de motivation qu’il me restait. Finalement, on verra ça demain, ça peut attendre…

Même problématique pour le blog : j’ai acheté un micro pour enregistrer une version audio des articles, il n’est toujours pas installé. La flemme, alors que l’envie est bien présente. Autre sujet : j’ai reçu des produits à tester en juin, ils sont toujours dans leur boîte. Mais… pourquoi ? Dois-je me sentir coupable de cette attente déraisonnable ? Non.

« Procrastinez maintenant, ne le remettez pas à plus tard »

Ellen degeneres

Travailler dans l’urgence pour réduire la procrastination

J’ai toujours aimé travailler dans l’urgence. Une façon comme une autre de booster ma créativité et d’être encore plus efficace. Une méthode comme une autre. Paradoxalement, je suis aussi une adepte des to-do list. Le plaisir de les rayer au fur et à mesure… parce qu’il y a une deadline ! Sans elle, je traîne et pire, j’assume.

Je ne me sens donc pas fautive à la perspective de remettre à plus tard ce qu’il me reste à faire, car je me concentre sur le présent, l’indispensable, le réel, le concret. Sur ce qui me procure de la joie ou a minima, le confort mental dont j’ai besoin. Le reste est, pour le moment, proprement rangé dans de petites cases que je ressortirai dès que j’irai mieux, quand je serai stabilisée.

Gérer sa vie en fonction de ses besoins immédiats n’est pas un problème. En revanche, cela demande un minimum de maturité, notamment avec la partie administrative : je suis intraitable avec les rendez-vous à prendre ou bien les factures à payer par exemple, le genre de tâches toxiques pour la charge mentale. Une fois que vous savez gérer la partie procrastinatrice de votre cerveau, assumez et… profitez !