Menu
Culture / One man show

Magistral Jérémy Ferrari

Comédien, auteur, metteur en scène, chroniqueur et surtout humoriste, Jérémy Ferrari est actuellement en pleine tournée pour son (pas si) nouveau spectacle – Anesthésie Généralesuite aux multiples reports liés au COVID. De passage au Liberté, à Rennes, il a emporté le public dans une parenthèse, si ce n’est enchantée, du moins sans concessions et toujours avec une vraie justesse dans les propos.

Jérémy Ferrari par Renaud Corlouër

Jérémy Ferrari : l’humour à fleur de peau

Jérémy Ferrari est branché sur 220V. Il n’a pas le temps, avec un débit de mitraillette, toujours à l’affût tel un sniper qu’il fût à la télévision. De lui, je ne connaissais que la réputation, peu enviable pour certains, d’un humoriste/chroniqueur qui cherche le conflit, à faire le buzz. Pas forcément ma tasse de thé. Ses précédents spectacles ? Jamais vus. Et peu importe au final, tant son one-man show m’a embarquée dans un univers parallèle pendant un (long) moment.

« Anesthésie générale » : une performance à haut potentiel

Car c’est peu dire que le dernier bébé de l’humoriste est long. Avec trois bonnes heures de show sans entracte, Jérémy Ferrari s’engage chaque soir dans un marathon qui prend fin avec une standing ovation. Il faut le voir entrer en scène monté sur ressorts comme s’il s’apprêtait à pulvériser le record du saut à la perche, en passant sa main dans ses cheveux approximativement toutes les 4 secondes. Trois heures qui passent réellement en un claquement de doigts, sans respirer, entre étonnements, pleurs de rires et admiration pour le personnage.

Jérémy Ferrari, l’homme aux multiples visages

Sans dévoiler le contenu du spectacle, dont le thème principal est la santé (l’impact des différentes politiques menées depuis des années sur le système de santé français, les laboratoires qui se gavent, mais aussi son histoire personnelle), Jérémy Ferrari souffre de multiples pathologies mentales, désormais assumées et gérées pour la plupart d’entre elles. Il en parle librement et invite son public à entrer dans son intimité, sans doute un peu exagérée, mais avec énormément de vérités aussi, pour mieux embrasser la soirée, ensemble.

L’artiste, qui souffre donc de TDAH, est également haut-potentiel (diagnostics réalisés par des professionnels il y a quelques années, et donc non auto-diagnostiqué sur Instagram, précision importante de nos jours). Il explique très bien les incidences de ces maux sur son quotidien, sa vie familiale, amoureuse, avec ses amis… Pas de discours larmoyants cependant, nous ne sommes pas là pour ça.

Un spectacle unique, dense, fou, indélébile

C’était beau, intense, violent voire choquant pour certains parfois, car l’artiste s’impose un rythme, une narration, des discours destinés à réveiller le public de cette torpeur, de cette anesthésie générale dans laquelle nous sommes tous plongés depuis trop longtemps.

Je ne m’attendais pas à ça, je ne m’attendais à rien en fait et j’ai été soufflée. À aucun moment j’ai senti le besoin de me lever de mon siège. Non, au contraire, j’aurais pu rester encore un peu à l’écouter. « Anesthésie générale » est un one-man show qui diffère des stand-ups habituels par son format, son contenu ultra sourcé (l’auteur met d’ailleurs à disposition le résultat de ses recherches sur son site) et son découpage. Jérémy Ferrari défile son texte quand soudain, il nous propose quelque chose de radicalement différent dans la forme, mais toujours lié au sujet sur le fond. Puis il reprend le cours des choses.

En résumé, réservez vos places pour ce show qui se joue à guichets fermés, avec des ultimes dates à l’Accor Arena (anciennement POPB Bercy) en 2024. Un succès d’une ampleur énorme pour un humoriste français.

About Author

Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

No Comments

    Leave a Reply