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Culture / Livre

« Et à la fin, ils meurent » de Lou Lubie

Il était une fois une princesse et un prince qui, après quelques péripéties parfois teintées de magie, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Ou pas. Le saviez-vous ? Les contes de notre enfance ont une double vie et souvent, ce n’est pas joli-joli. Avec « Et à la fin, ils meurent », la scénariste et dessinatrice de bandes dessinées Lou Lubie explore les racines les plus sombres des contes qui ont bercé notre enfance.

image représentant la pomme rouge empoisonnée du conte Blanche-Neige

« Et à la fin, ils meurent » : la sale vérité sur les contes de notre enfance

« Et à la fin, ils meurent » est un sacré pavé… dans la mare de nos contes d’enfants. Violence, sexisme, racisme… Tout y passe ou presque dans les versions non expurgées que nous connaissons tous. Vous ne lirez plus La Petite Sirène d’Andersen ou Cendrillon de la même manière, c’est peu de le dire. Attention, ça pique.

Les contes originels, des versions pas si… charmantes

Tout comme les comptines et leur double-sens tantôt sulfureux, tantôt d’une violence inouïe, les contes de notre enfance ont été remaniés tant de fois qu’à la fin, les histoires deviennent lisses comme les fesses d’un nouveau-né. Et pourtant…

© Lou Lubie – éditions Delcourt

Dans son livre, que l’on pourrait prendre à tort pour une énième BD sur les contes de fées, Lou Lubie décortique de façon méthodique ce qui fait un conte, ses origines, ses versions selon les auteurs et les pays, tout en les replaçant dans le contexte actuel. À la fois très dense et très bien pensé, « Et à la fin, ils meurent » est une pépite pour qui s’intéresse un peu aux histoires qui passent de génération en génération.

Basile, les frères Grimm, Perrault : à chaque époque sa version

Mutilations, meurtres, cannibalisme, sexe, etc. : les contes originels ont de quoi choquer. Mais à chaque époque – et auteurs – correspond sa version. Plutôt « libérée » avec le précurseur Basile, plus morale avec Perrault… Lou Lubie reprend époque par époque, et avec énormément d’humour, les différences marquantes qui émaillent les contes, pour aboutir aux versions que nous connaissons tous, les Disney.

La question du féminisme est également abordée à chaque page et pour cause, il est au coeur de chaque histoire, qu’elle soit écrite par les hommes… ou les femmes, autrices qui ne sont pas oubliées dans cette œuvre à conserver précieusement dans sa bibliothèque.

Pour enrichir le tout, l’autrice et la maison d’édition Delcourt ont imaginé un système ingénieux de scan qui laisse apparaître en réalité augmentée, sur votre smartphone, des anecdotes et compléments d’informations, selon les thèmes traités. Ludique et intelligent.

Impossible d’en dire plus sans trop en dévoiler, « Et à la fin, ils meurent » mérite une attention particulière et soutenue, à déguster en prenant son temps et surtout, à ne pas mettre entre toutes les (petites) mains. Je recommande !

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Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

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