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Humeurs

Moi et mes peluches

J’ai 39 ans, 40 dans six mois. Et aujourd’hui, j’ai pleuré. Une vague de tristesse, un déchirement m’a transpercé de part en part. J’ai pleuré, parce qu’aujourd’hui, je donne une bonne partie de mes peluches. Et oui, j’ai encore des peluches et je l’assume… à moitié.

Conserver ses peluches à 40 ans : c’est grave docteur ?

J’ai toujours adoré les peluches, bien plus que les poupées d’ailleurs (sauf une que j’ai encore et si je la perdais, j’en crèverai de chagrin). À chaque gros événement de ma vie, notamment les opérations, visites à l’hôpital et anniversaires, j’ai eu une peluche. Elles ont quasiment toutes une signification, une histoire et voilà pourquoi c’est une vraie déchirure pour moi de m’en débarrasser.

Déménager, faire du tri, du vide et se séparer de ses peluches…

À l’occasion du déménagement de Paris à mon appartement actuel, j’avais déjà entrepris un sérieux tri dans mes peluches, bien avant que Marie Kondo ne me demande si elles m’apportent ou non de la joie (c’est un grand oui), et trois gros cartons de fluffyness allaient être entreposés dans un lieu de stockage. Une première étape vers la séparation définitive, même si je savais qu’elles étaient toujours là, quelque part, à m’attendre.

Et puis aujourd’hui, le Jour J. Nous déménageons pour un appartement plus petit dans un mois, il y a donc mécaniquement moins de places et je dois couper le cordon avec ces peluches déjà plus ou moins absentes de mon quotidien. Au moment du tri il y a trois ans, j’ai conservé celles qui faisaient partie de moi. Étrange, je sais, car nous parlons ici de peluches. Mais déjà, que de larmes versées…

Les cartons arrivent, les souvenirs reviennent d’un coup…

J’ouvre les cartons. Elles sont là, elles me regardent. Elles sont à moi, elles me parlent, me consolent, me rassurent. Ce ne sont que des peluches. Ce ne sont que des peluches… Elles sont ma vie, mes soucis, mes angoisses, mes peurs et mes pleurs. Elles me câlinent, me réconfortent, m’apaisent. Et je m’apprête à m’en séparer.

Évidemment, elles ne vont pas à la poubelle et continueront leur « vie » auprès d’autres petits bouts à qui elles apporteront un brin de bonheur. Mais après ? Elles resteront à prendre la poussière, en souvenir du temps passé à rendre les gens heureux. Et moi, j’y penserai, les yeux embués par le regret de ne pas toutes les avoir conservées.

Est-ce grave d’avoir des peluches à 40 ans ? D’avoir dû mal à s’en séparer ? Je me rassure en me disant que d’autres collectionnent bien des briquets, des poules, des vaches, des étiquettes de bouteilles… Les gens sérieux, les adultes, les psy, tout ce que vous voudrez diront qu’il faut se détacher de son enfance pour grandir, aller plus loin, prendre sa vie en main. Je réponds qu’avoir une dizaine de peluches ne m’empêche pas d’avoir un travail, de gérer ma vie, de payer mes factures, comme tout le monde.

Enfin voilà. D’ici quelques heures, je serai presque grande, puisqu’il m’en reste encore une dizaine. Et celles-ci feront le voyage avec moi. J’ai arrêté depuis quelques années d’acheter des peluches, notamment pour mes anniversaires, car je sais que « ce n’est plus de mon âge ». Mais si je m’écoutais… Être adulte, c’est renoncer. Être adulte peut s’avérer être sacrément douloureux parfois…

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Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

3 Comments

  • La Parisienne du Nord
    mai 6, 2021 at 1:36 pm

    Je te comprends totalement. Mes peluches représentaient plein de souvenirs et de moments de ma vie. Chacune avait une histoire. Il m’en reste une dizaine. Les autres ont disparu de ma vie pour des raisons que je ne préfèrent pas développer ici 😉
    En début d’année, je m’étais lancée dans un grand rangement par le vide de mon appartement (mes stories sur Instagram ont eu beaucoup de succès à ce moment car j’avais fait de nombreuses trouvailles incroyables). Et dans mon élan, je m’étais dis qu’il était temps de me séparer de mon ours géant que j’avais depuis 40 ans ! Le cheminement pour arriver à cette décision n’a pas été simple. Mais j’ai été coupée dans mon élan car la Croix Rouge ne pouvait pas le récupérer à cause des consignes sanitaires actuelles. Du coup, il est resté à la maison. 😀
    Voilà pourquoi je comprends tellement ce que tu traverses… mais ne t’en fais pas, les quelques peluches que tu conserves sauront t’apporter ce que l’ensemble de tes peluches t’apportait jusque là. Pense à faire des photos de tes peluches avant de t’en débarrasser 😉

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  • Christiane
    mai 6, 2021 at 1:48 pm

    A plus de 40 ans, j’ai gardé mon seul et unique doudou de mon enfance.

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  • Enirtourenef
    mai 16, 2021 at 10:57 am

    Comme toi, j’adore les peluches ! Certaines sont dans des sacs dans des placards parce que je n’ai plus de place dans ma chambre (je vis chez mes parents) mais je compte bien en récupérer quelques unes quand je prendrai un appart’ à moi. Certaines, je voudrais les reprendre tout de suite mais je ne sais pas exactement où elles sont et ça demanderait de tout vider… pas sûre que mes parents apprécient le bazar que je vais mettre « juste » pour peluche perdue au fond d’un sac…
    J’ai 25 ans et ça fait déjà quelques années que j’ai renoncé à en acheter de nouvelles, j’étais ado je crois, et je me disais déjà « mais bon sang qu’est-ce que je vais en faire quand je serais adulte/morte » (oui, j’ai pensé à ça, on peut se dire que c’est un peu glauque…) Et pourtant ! Quand je me balade dans les magasins il y en a de tellement jolies ! Mention spéciale à la pieuvre avec les bras qui s’entortillent, et au brocoli (oui, ils ont fait une peluche brocoli !), et au petit mouton tout rectangulaire et tout frisé… Ah lala !

    Je ne trouve pas ça choquant d’avoir des peluches à 40 ans. Je pense que la relation qu’on a avec les peluches c’est aussi la relation qu’on a avec nos émotions et nos peurs primaires (besoin de sécurité, etc.) et que garder son âme d’enfant (parce qu’il y a un peu de ça aussi) est une bonne chose !

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