Barbie le film : blonde, mais pas que…

Sauf à vivre dans une grotte au fin fond de la Lozère, personne – ou presque – n’a pu échapper à la vague de promotion accompagnant la sortie nationale du film « Barbie », réalisé par Greta Gerwig, avec Margot Robbie et Ryan Gosling dans les rôles principaux. Le résultat – pop et sucré – en vaut-il la peine ? Absolument.

Barbie : une poupée stéréotypée en plein doute

En préambule, il est important de souligner la chose suivante : le film Barbie n’est pas « tous publics », notamment les enfants. Pour pouvoir pleinement appréhender les multiples facettes de ce film, il faut avoir un minimum de « maturité ». Exit donc les petits, jusqu’à 10/12 ans au moins.

Barbie le film : aussi inattendu que rafraîchissant

D’une durée de 2h (1h55 précisément), Barbie le film est une vraie surprise, à la gloire de la Blonde iconique et de toute sa petite troupe de Ken et de… Barbie. La première réussite est évidente : le décor simplement époustouflant. La réalisatrice et son équipe ont énormément misé sur cet élément et il n’y a aucune fausse note : de la maison de Barbie, en passant par son dressing, son quartier, sa voiture… Tout y est. Chapeau. Voilà pour ce qui saute aux yeux.

Côté casting des rôles principaux, Margot Robbie EST Barbie. L’actrice et productrice australienne incarne à merveille ce symbole de l’enfance et tient quasiment à elle-seule le film, en passant du rire aux larmes avec aisance, sans que cela sonne faux. Quant à Ryan Gosling, il fait un Ken aussi vrai que nature, avec un joli brin de voix. Car oui, les Ken chantent.

Pour les rôles secondaires, c’est là que ça se corse un peu. Will Ferrel est un guest de qualité, mais un peu paumé de cette affaire – ne parlons pas des caméos de Dua Lipa et John Cena – et les multiples Barbie et Ken ne resteront pas dans les annales, hormis peut-être Barbie Gymnaste, incarnée par l’actrice et humoriste américaine Kate McKinnon.

Barbie : un film féministe, comme Barbie

Barbie, féministe ? C’est en tout cas le postulat du film, ardemment défendu par des dialogues souvent drôles et emprunts de second degré. Là où le bât blesse, c’est que, parfois, la finesse des sous-entendus se transforme en lourdeur, ôtant instantanément le vernis « revendicatif » du film. Heureusement, ces petits couacs restent minimes.

Plusieurs histoires s’entremêlent au pays de Barbie : de la jeune demoiselle qui rhabille la pin-up pour l’hiver, en passant par sa mère désabusée, jusqu’à la déprime – et la révolte – de Ken, premier du nom. Sans trop en dévoiler, chacun joue sa partition pour que Barbie fasse du Barbie.

Et Barbie Blonde n’est donc pas seule dans Barbie Land, puisque nous retrouvons ainsi Barbie physicienne, Barbie présidente, Barbie Prix Nobel, Barbie avocate, etc. De quoi appuyer le discours général faisant de Barbie l’amie inspirante des enfants, ennemie du patriarcat, pour qu’ils fassent de leur rêve une réalité. Quelque chose dans ce goût-là. Quant aux différents Ken… Ils jouent aux Ken.

Mention spéciale pour Mattel, la société qui commercialise la franchise Barbie. L’entreprise accepte de jouer pleinement le jeu, sans filtre et c’est brillant. Pas folle la guêpe, elle sait qu’au final, son image – et celle de sa célèbre poupée – seront reboostées pour les décennies à venir.

Faut-il aller voir Barbie ?

Oui.

À l’heure où les actualités sont plutôt anxiogènes, le film Barbie apporte une jolie bulle pop qui éclate comme un chewing-gum et franchement, ça fait du bien. Bien entendu, ce n’est pas le film du siècle, mais il vaut la peine d’être vu, rien que pour le plaisir de revivre quelques morceaux de son enfance.