40 ans

Ils sont arrivés sans crier gare, inexorablement. Les années ont défilé, les souvenirs deviennent plus flous, la nostalgie de plus en plus présente. Un nouveau chapitre s’ouvre dans ma vie : bref, j’ai officiellement 40 ans !

Avoir 40 ans en 2021…

Avoir 40 ans en 2021, c’est entendre ses sons favoris sur Nostalgie et Chérie FM en se disant, perplexe : « Tiens, avant, les chansons de vieux de mes parents passaient sur Nostalgie, maintenant ce sont les miennes… ». Et déjà, pourquoi écoute-t-on RFM, Nostalgie et Chérie FM ? Curieux, non ?

Avoir 40 ans en 2021, c’est voir débarquer sur les catwalks toute notre adolescence : le fluo, le sac banane (j’ai toujours dit que cette petite chose était très pratique), les Dr Martens (qui font toujours aussi mal aux pieds), le collier ras du cou en plastique, les Frizzy Pazzy, un revival des cassettes audio et les reprises plus ou moins hasardeuses des titres de Jean-Jacques Goldman.

Avoir 40 ans en 2021, c’est être coincée avec plaisir dans des playlists de qualité à base de Céline Dion, Confessions Nocturnes, Blue d’Eiffel 65, Waterfall de TLC, Survivor des Destiny’s Child ou bien encore la Tribu de Dana. Ah oui, et « j’allume le feu » de Jojo dans les karaokés.

Avoir 40 ans en 2021, c’est être sur les réseaux sociaux et tenter de suivre sans (trop) se laisser distancer. Coucou TikTok et son cortège de « Je n’y comprends rien », « Mais quel est l’intérêt ?! », « C’est pour les jeunes tout ça ».

Avoir 40 ans en 2021, c’est expérimenter les prémices d’une petite chose fort sympathique : la presbytie. Les écrans sont trop loin, trop près… Non mais ce n’est pas possible, mes yeux doivent être simplement fatigués !

Avoir 40 ans en 2021, c’est ponctuer ses phrases d’expressions improbables aux yeux des « petits jeunes » qui signent définitivement la personne âgée en devenir. Et c’est moche. Mais c’est drôle.

J’ai 40 ans…

Deux fois, j’ai failli ne pas y arriver. Des milliers de fois j’ai souffert plus que de raison. De trop nombreuses fois, j’ai manqué les divers rendez-vous de ma vie : celle d’adolescente, de jeune adulte, puis d’adulte tout court. Des regrets, j’en ai une baignoire pleine.

Jamais, je n’apprécie d’entendre le « Madame » qui introduit mon identité. Madame, c’est ma mère.

Alors une fois que l’amère constat est posé, que faut-il en faire ? Ruminer sur le passé ou construire sur les ruines de mes 40 premières années ? Je vais tomber, encore. Je vais avoir mal, toujours. Mais dans le panier des 40 ans viennent les rides, les cheveux blancs par poignées (c’est-à-dire qu’avec les trois poils sur le caillou toujours présents, ça promet une tendance capillaire intéressante pour les prochaines années), les rhumatismes… et une certaine « sagesse ».

Je n’ai plus le temps pour « les cons ». Je ne l’ai jamais vraiment eu, mais désormais, je ne m’encombre définitivement plus des poids morts et autres personnes toxiques. Je fais ce dont j’ai envie, je m’excuse moins de ne pas pouvoir, de ne pas vouloir. Je travaille sur moi-même et ma timidité maladive qui m’amène à créer un mur autour de moi. Bref…

40 ans est le nouveau 30. Alors pardonnez-moi, mais j’ai 10 ans à rattraper et cela commence… maintenant !