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Humeurs

Peut-on encore partager son opinion sur les réseaux sociaux ?

Méchanceté, malveillance, énervement, injonction à se taire quand ça ne plaît pas… Peut-on encore s’exprimer librement sur les réseaux sociaux ? Partager un simple avis ? Oser dire que telle ou telle chose, tel ou tel propos nous semble problématique (le tout sans insultes bien entendu), sans se faire, au mieux, juger ? Est-ce que les internautes vont bien ? Non.

Une femme, une hater, tape rageusement sur son clavier. Elle porte un masque avec une grimace méchante. Image générée par intelligence artificielle

Partager du contenu sur les réseaux sociaux = aimer le goût du risque ?

C’est un fait, nous n’avons jamais été si prompts à critiquer autrui en ligne. Être derrière son écran offre à certains et certaines l’opportunité de se lâcher sans vergogne, avec la certitude du travail bien fait. Peu importe si la personne en face est dotée d’un coeur qui bat.

Il y a deux types de situation qui prêtent le flan aux insultes et aux réactions épidermiques : le post simple sur un réseau social (une story, un thread, un tweet (ou un post, mais mon coeur reste fermé à X), etc.) pour partager un avis sur un sujet d’actualité ou une histoire racontée à la volée et le partage de contenus pur, telle une vidéo de bons plans qui attire les trolls comme des aimants.

Partager un avis sur les réseaux sociaux = se mettre une cible sur la tête ?

L’existence des trolls de compétition sur les réseaux sociaux n’est une révélation pour personne. Innombrables et anonymes, la haine en ligne est leur business. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la propension de Mr et Me Tout-le-monde, sans doute agréables à cotoyer dans la vie réelle, à se transformer en démons une fois la barrière virtuelle franchie (“J’comprends pas, ce serial killer était un voisin charmant“). Et parfois, un seul post suffit pour mettre le feu aux poudres ; dans ce cas, rien à faire, seul le blocage permet de mettre fin au carnage.

Et l’Oscar du réseau social qui se veut tout mignon, mais qui est en fait un repaire de fous est attribué à… Threads ! Celui qui se voulait être l’anti X, celui où tous les abonnés échangeront dans la joie, la bonne humeur et la bienveillance, s’est révélé être un puits sans fond de rageux. C’est simple, sur Facebook, Instagram, X ou Threads, il n’est simplement plus possible d’émettre un avis un tant soit peu divergent sans se prendre des retours salés, voire carrément des insultes. Ayez l’outrecuidance de remettre en cause un post qui vous semble bancal ou culpabilisant, et c’est la fin des haricots.

Si l’arrivée des anciens de X ou de certains boomers de Facebook n’est pas étrangère à ce changement brutal de comportement en ligne, le plus étonnant est bien cette hargne qui sort du bois quand on ne s’y attend pas, propagée par des personnes que l’on peut suivre et avec qui l’ont a déjà eu l’occasion d’échanger amicalement.

Depuis quelques mois, les chevaux sont officiellement lâchés. Et ce n’est pas Amélie, du So Girly Blog, qui dira le contraire. La créatrice de contenus, aussi community manager et rédactrice web dans la vraie vie, a reçu une pluie de commentaires dont le contenu touche au sublime de l’absurde, suite à une banale vidéo sur les 5 raisons de passer son été à la Rochelle. Elle en a fait une compilation, histoire de dénoncer cette dérive qui prend de plus en plus d’ampleur.

Réseaux sociaux : quand la toxicité des échanges contamine tout

Alors que vous n’étiez pas un ou une adepte du blocage ou de la réponse sarcastique, vous vous y mettez aussi, emporté(e) par l’ambiance toxique des réseaux, alors même que vous pensiez avoir un construit des fils assez propres. J’en suis le parfait exemple : j’ai vu ce que l’agacement et l’audace de certains me poussaient à faire et à devenir sur Threads ; depuis, j’essaie de prendre un maximum de recul, mais même en faisant attention, je suis désormais à la portée de n’importe quel(le) énervé(e) du jour, celui ou celle avec vous échangez régulièrement. Perturbant.

Inutile de se le cacher, la situation politique actuelle est grandement responsable de cette évolution : complotistes au temps du Covid, cruelle absence de modération généralisée, montée ininterrompue du fascisme et de ses variantes, sans que rien n’y personne ne vienne mettre le holà… Certaines personnes, derrière leurs écrans, se sentent pousser des ailes. Ce qu’elles n’oseraient pas dire en face ne pose plus de problème. Plus de limites, il faut déverser sa bile coûte que coûte.

Les élections de 2027 n’apporteront sans doute pas l’apaisement nécessaire pour que les relations humaines redeviennent polies et bienveillantes. L’échange courtois est désormais un voeu pieu.

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Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

1 Comment

  • Amélie
    juillet 18, 2025 at 2:37 pm

    Hello Florence, je prends enfin quelques minutes pour lire ton article et te laisser un commentaire. Effectivement, je te rejoins entièrement là-dessus : la conjoncture actuelle et la course au buzz font pousser des ailes à de nombreuses personnes, qui n’ont apparemment plus de respect pour personne derrière leurs écrans d’ordi ou de smartphone.
    Dans un sens, je suis ravie d’avoir eu des années de CM derrière moi pour prendre tous ces commentaires par-dessus la jambe, mais la violence des propos est assez dingue. Je ne sais pas jusqu’où ça va aller, mais j’avoue que parfois, ça décourage de poster son opinion ou des posts sur les réseaux (notamment FB et Threads).

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