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Humeurs

Les montagnes russes

Elles font partie de notre quotidien et nous devons les gérer au cas par cas pour avancer. Chagrin, tristesse, frustration, dépit, colère, déprime… Toutes ces émotions négatives font de notre vie autant un Enfer qu’elles sont nécessaires pour aller plus loin. Et si en parler relève presque du tabou, il est essentiel des les affronter pour mieux les embrasser.

Les émotions : un ticket pour des montagnes russes

Après cinq mois de silence sur ce blog, j’ai enfin repris la plume, ou plutôt le clavier, avec une chronique sur mon dernier coup de coeur lecture (Une belle vie de Virginie Grimaldi). Pourquoi ce choix ? Parce que je ne souhaitais pas revenir sur une note douce-amère, teintée de chagrin. Me suis-je demandée si j’allais publier ce post ? Oui, bien sûr, avec la réelle crainte – avérée ou non, ce n’est pas à moi d’en juger finalement – de passer pour la mimi-geignarde de service, parce que j’ai pleuré, beaucoup, que je rumine, beaucoup et que j’ai mal, énormément.

Assumer ses émotions : un tabou ?

J’ai beau être accompagnée d’amies sincères, de connaissances présentes et, selon la période, de collègues indispensables à mon équilibre, ce dernier vacille telle une flamme sur laquelle on souffle sans discontinuer depuis plusieurs mois. J’essaie pourtant de donner le change, selon la personne que j’ai en face de moi (ou avec qui je converse en ligne). Heureusement, je peux assumer mes états d’âme avec quelques perles de mon entourage, tout en prenant garde, parfois, à enjoliver peut-être un peu la réalité pour ne pas fatiguer l’interlocuteur. Le positif attire le positif il paraît.

Mais pourquoi ? Pourquoi je ne m’autorise pas ou peu à pleinement assumer ma tristesse, mon dépit, mon chagrin ? À cause des « autres », de l’image que je peux renvoyer ? Suis-je la seule à me censurer à ce point, pour ne pas ennuyer autrui ? Même s’il est de bon ton, notamment sur les réseaux sociaux, de feindre la joie permanente au quotidien, la tristesse est le pendant du bonheur, l’un se nourrit de l’autre.

Quand le travail va, tout va

À l’heure où la valeur travail n’est presque plus au centre d’une qualité de vie rêvée par les jeunes actifs, elle reste omniprésente me concernant. J’ai quitté Paris et sa région pour la Bretagne, pour un poste dont je savais la durée potentiellement courte. Et ça n’a pas manqué. Fin de partie, j’ai pleuré des rivières de larmes. Et j’ai eu honte de pleurer à ce point, pour un travail, juste un travail.

Puis j’ai eu une deuxième et une troisième opportunité de faire mon trou dans cette même entreprise. Les étoiles n’étaient définitivement pas alignées. Entre dépit et regrets, j’apprends à « faire le deuil » d’un poste, d’une ambiance, d’une équipe… La troisième expérience aurait pu être la bonne, mais résultat des courses et sans entrer dans les détails, je me retrouve désormais seule, le bec dans l’eau. Triste, dépitée, frustrée. Là encore, je refoule mes émotions à l’intérieur selon les situations, toujours pour ne pas gêner.

Soudain, le choc

On dit que rien n’arrive par hasard et j’ai tendance à le croire. Une semaine après la fin de mon CDD, ma mère est tombée malade et a été hospitalisée quinze jours, avec un pronostic assez sombre. Un jour, en pleurs, elle m’appelle : « La cardio me dit que je suis sur la fin, ça peut être dans une semaine, quinze jours ou six mois« . J’encaisse. Enfin non, je m’écroule. Et je reprends le collier, en réalisant que jamais je n’aurais eu la bande passante nécessaire pour gérer mes vies personnelle et professionnelle. Quelqu’un quelque part s’est chargé de faire un choix pour moi.

Un raz-de-marée d’émotions à digérer

Le mois d’avril n’a pas existé, disparu dans un vortex de chagrin et d’absence mentale. Compartimenter, je sais faire. Caler des soucis dans des cases et les gérer au cas par cas. Ce n’est pas forcément sain, mais c’est une manière comme une autre d’ingérer et de digérer les émotions. Sauf que là, le trop-plein déborde, erreur 404, j’ai bugué. Plus de temps, plus d’envie pour papoter, discuter, gérer ce qui n’est pas considéré comme urgent. Le silence et la distance sont mes béquilles.

Chuter pour mieux se relever

Voilà que mai pointe son nez et je sors la tête de l’eau. Je reste dans mon verre, mon bocal, la ligne d’eau ras le menton, un rien pourrait me faire replonger, mais je surnage. Et je reviens dans le monde des vivants : j’écris, je lis, je coche petit à petit chaque ligne de ma to-do longue comme un jour sans pain. Je ris aussi, surtout grâce à ma mère et mes potes qui ont compris que j’ai besoin de légèreté, de superficiel pour respirer à nouveau.

Une chose est sûre : s’autoriser à pleurer, à plier un genou, à se cacher pour se préserver n’est pas et ne sera jamais une honte. Plus facile à dire qu’à faire, mais je suis en plein dedans et je sais que ressentir ses émotions est essentiel pour pouvoir se donner la chance de remonter la pente. J’ai hâte de connaître la suite de mes aventures, avec joie, surprise et sérénité en bandoulière, pour pouvoir crier mon bonheur à la face du monde.

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Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

1 Comment

  • La Parisienne du Nord
    mai 9, 2023 at 8:17 pm

    On dit que pleurer est bénéfique pour gérer ses émotions négatives. Cela permet d’évacuer pour mieux redémarrer. Et sinon, y a toujours les amies pour parler même si ce n’est pas de vive voix. Je serai toujours là 💕

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