Boire le calice jusqu’à la lie. Jusqu’à plus soif.
Tout ce cirque médiatique autour d’une célèbre recette lyonnaise m’abreuve, me remplit, me nourrit jusqu’à en être malade, à vomir. Et rien n’y fait, ni personne. Les jeux du cirque se s’arrêtent pas, s’emballent. Du sang, des larmes, des rires.
Etre celle qui n’en peut plus, qui réclame du silence, l’indifférence.
Eteindre la radio, éteindre la télévision, ne plus lire la presse, ni les réseaux sociaux. Se couper du monde pour échapper à l’emballement général autour d’un non sujet. Autour d’une personne à qui l’on fait une publicité monstrueuse gratuitement. Pas besoin de demander, elle est gracieusement offerte par BFM TV, I Télé, France TV, TF1, France Info, Europe 1, etc., etc., en boucle. Tout éteindre, est-ce vraiment la solution ?
Doit-on en arriver là pour avoir la paix ? |
Prochain épisode : suivre la (non) tournée en direct live, façon laborantins observant leurs rats massés autour des différents Zéniths de France et de Navarre. Pourquoi y vont-ils ? Pourquoi achètent-ils des places ? Pour la curiosité ? Pour l’effet de masse ?
Le sang appelle le sang, la curiosité malsaine déverrouille les envies des plus timides, on saute le pas et on y va. Pour son 1/4 d’heure de gloire à la TV, derrière le pauvre envoyé spécial qui n’a rien demandé et qui se fade son duplex face à des inconscients, des militants et des cons. Il faut de tout pour faire un monde comme on dit.
Certains, petit à petit, se rebellent, refusent d’ajouter du dégoût au dégoût, de faire le jeu des extrêmes, de jouer aux cons. Des petits coins de ciel bleu pointent ici et là dans le gros nuage bien gris et lourd qui nous plombe depuis des jours et pendant un moment encore.
« On » n’en peut plus et pourtant, « on » regarde.
Voyeurs, demandeurs, mais sans trop en faire.
Etre la première à sauter sur la rumeur présidentielle avec ses collègues, y passer un bon 1/4 d’heure (toujours ce 1/4 d’heure, point trop n’en faut), parier sur le sujet qui sortira : l’actrice (oubliée depuis un bail) ou sa fille cachée avec.. ? Oups… changeons de sujet.
Etre quasi fébrile en soirée sur Twitter en attendant cette fameuse couv’ qui ne sort pas.
Presque se jeter sur son iPad pour en savoir plus le matin venu et finalement, soupirer : Tout ça pour ça.
Oui, tout pour ça.
Je fais moi-même partie de ce cirque, nourrie aux biberons des rumeurs, des people, des liaisons et déliaisons. Pourquoi ? Pour sortir du marasme boueux qui s’est joué hier à Nantes ? Par envie de parler enfin d’autre chose ou simplement par curiosité ? Cette fameuse curiosité malsaine qui amène certains à franchir le pas…
Je ne sais pas.
Tout ce que je sais, c’est que ce matin encore, on va parler au boulot de cette rumeur présidentialo-flanbiesque, se marrer, se demander « Mais qu’est-ce qu’il a pour attirer les mouches comme ça ? » et repartir dans notre travail, le nez dans nos ordis, parce qu’on aura fait le tour de la question.
Quant à l’autre actualité gastronomique, il est temps d’y mettre un terme. De s’en détourner et de dire stop. C’est un cercle vicieux sans cesse alimenté par les médias évidemment, mais par nous également. Il faut s’en foutre, il le faut.
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