Converser, raconter et écouter, parlementer, vociférer, échanger des sourires, des éclats de rire, des coups de coeur et des coups de gueule, des pensées plus ou moins profondes avec son interlocuteur, tel est « l’art » de la conversation.
Je ne suis pas douée pour ça. Je préfère écouter, c’est une évidence.
Parler de moi, de mes opinions, me demande un effort certain, non pas parce que « ça me fait chier », mais bien parce que j’ai du mal à exprimer ce que je pense réellement. Par contre, je pense être assez douée dans l’art (toujours) de faire semblant d’être à l’aise. Un vrai métier.
Malheureusement pour moi, les choses vont de mal en pis.
Depuis mon problème de santé en 2010 et un micro souci l’année dernière où j’ai perdu la parole pendant trois petites minutes, j’éprouve de grandes difficultés, quand je suis très fatiguée ou particulièrement stressée, à m’exprimer de façon claire et nette. J’utilise des circonvolutions telles que, parfois, je m’empêtre dans mes mots. Ils veulent sortir plus vite que la musique. Et de temps en temps, les mots ne sortent pas. Tout simplement. Mes lèvres se transforment en un mur quasi infranchissable. C’est rare heureusement, mais épuisant, frustrant et dans mon métier, embêtant.
En général, je m’en sors plutôt bien, mes proches ne s’en aperçoivent pas, peut-être parce que je suis beaucoup plus détendue, parce qu’ils me connaissent et que je ne m’en fais pas.
Et puis il y a des situations où j’aimerais me cacher dans un trou de souris. Typiquement, jeudi soir, je fais la connaissance d’une fille que je suis sur Twitter, je m’intéresse à ce qu’elle fait, bref, on papote gentiment en attendant le début de la soirée. Et là, paf, le drame : la question con. Quand je dis con, c’est con. Aucun intérêt, à tel point que je sens dans le regard de mon interlocutrice : « Elle est pas un peu concon celle-ci ? ». Ehhhh voui. Je venais de connaître LE moment où les mots sortent de ta bouche et tu sais pertinemment qu’il y a un souci.
Mais pourquoi cette question ? Parce que je n’ai pas réussi à dire ce que je voulais et « ça » s’est transformé en un gloubi boulga des plus fades. J’aimerais tellement être un cador en « conversation », avoir une répartie sans égale, qui laisse les autres sans voix. Je trouve ça vraiment impressionnant.
Voir une assistance d’une, de deux ou de vingt personnes sous le charme de l’orateur me ferait presque rêver. Je pense que l’éloquence est presque innée ou alors, elle s’acquiert difficilement.
Allez, il est temps de terminer cette logorrhée écrite pour passer à des choses plus sérieuses : écrire des tas de conneries en 140 caractères sur Twitter. Et ouais ! 🙂
1 Comment
Anonyme
janvier 28, 2013 at 12:16 amTu t'exprimes plutôt bien pourtant, et puis même les meilleurs orateurs vivent des moments où ils s'emmêlent. Et enfin, normalement, les gens intéressants et qui s'intéressent aux autres ne s'arrêtent pas à un moment où l'autre s'est embrouillé.