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Humeurs

Big Girls don’t cry…

« Avant, j’étais ronde… Mais ça, c’était avant!« … Tu parles Charles!
Format d’Origine Contrôlé clairement estampillé XXL, j’hésite entre pousser un « ouf » de soulagement à la lecture des articles Spécial Rondes du magazine Be et une fois encore, gueuler un bon coup contre tout ce foutage de poire en règle, même si les choses commencent à bouger.

Pour commencer, je tombe sur la couv’ qui ostensiblement vous envoie dans les mirettes : « Rondes, et alors?!« . Mais tout à fait, et alors? Sauf que bien vite, je redescends en pensant aux quelques couvertures déjà publiées sur le sujet (Elle, Cosmo et j’en passe et des meilleurs…) et paf, c’est certain, c’est encore du pipeau pour donner bonne conscience à la rédaction remplie de nanas taille XXS (cliché, vous avez dit cliché?)…
Premier article : « J’ai fait la paix avec mon corps« . Hum, oui, pourquoi pas.
(Très) belle surprise, c’est Marie, 28 ans, blogueuse entre autres, toutes ses dents et surtout vraie ronde qui ouvre le bal. Alors là, je dis bravo.
En tournant la page, pof, machin est complexée par sa petite taille et bidule par son nez. Pff, mauvaise pioche, retour au sommaire.
Deuxième article : « Big is beautiful« . C’est parti mon kiki.
Rapide survol des people faussement rondes du style Beyoncé, Kate Winslet, Salma Hayek (depuis quand est-elle casée comme ronde?!) avec leur 44 Hollywood donc 40/42 et encore dans la vraie vie puis l’heure des réflexions intéressantes commence. Je les reprends donc à mon compte, dans le désordre, en les saupoudrant de mes petites bulles perso :
* « Le plus dur, c’est de faire comprendre à la vendeuse qui fait du 32 qu’être ronde n’est pas une maladie et surtout qu’on peut aimer la mode quand même« . Et oui, on peut être ronde, enrobée, grassouillette, imposante comme disait mon grand-père et aimer la mode. Plus souvent pour le pire que pour le meilleur d’ailleurs. Pourquoi? Parce que messieurs et mesdames les créateurs pensent sans doute que XL/XXL riment obligatoirement avec gros motifs bien voyants ou, le must, tissus collants.
Et c’est là que je vais aller à contre-courant du dogme « Mets tes formes en valeur »… 
Alors non, désolée, pas possible… Je déteste, je vomis les tissus-qui-collent. Non, je ne veux pas que les gens puissent voir mon ventre, ni mes bourrelets (et oui, j’en ai), grâce au super top en stretch acheté sur Asos.fr… Non, je veux pas acheter ma robe sur Internet parce que les modèles sont moches et collants. Car comme si ça ne suffisait pas, je n’ai pas la cuisse ferme ou le bidon expansif mais lisse. Chez moi, c’est du 24 carats 100% pure ronde… alors les mannequins grandes tailles, je les vénèreraient presque. C’est « large », mais ferme. Chapeau bas.
Moi, je caresse l’espoir d’avoir un pull chaud, mais pas pris au rayon homme de chez C&A. Tiens, d’ailleurs, en parlant de ça, je rêve de pouvoir faire un raid au Printemps ou dans une friperie sans me soucier des tailles… Bien sûr, je grossis le trait, car j’arrive à me vêtir avec quelques marques actuelles, mais Dieu que tout cela peut être frustrant. Le style que j’ai ne correspond en rien au style que j’aimerais avoir. Je suis « moderne » dans ma tête, pas dans mon dressing.
Déjà, les créateurs ne savent pas concevoir des vêtements « size + », mais pour ajouter à la galère… *(…) une marque qui ne va pas au delà du fatidique 40, ça correspond à une volonté de se positionner haut de gamme« . Oui, parce que les rondes, c’est quantité négligeable. Ou alors elles ont un compte en banque aussi rond que leurs formes. Sans blague, lire les conseils mode d’untel ou untel me font, en général, bien rire… Robe truc habituellement agrémentée de son petit Balenciaga/Chanel/Dior… Chaussures Louboutin, etc. etc. C’est facile de faire oublier ses formes quand le reste suit. Ce n’est pas une généralité, certes, mais une tendance bien appuyée, même s’il faut bien le reconnaître pour être complète, les choses avancent.
Plus globalement et pour revenir à ce phénomène de société qu’est la « ronde » en ce moment, j’aimerais assez que les magazines (TV, Presse, etc.) arrêtent de nous prendre pour des connes. Une fille qui fait du 42 voire 44, bien fichue, elle n’est pas ronde, elle est juste « normale ». A vouloir mettre ce terme à toutes les sauces, ce sont ces fausses « rondes » que l’on va finir par injustement complexer… Sans parler du vrai 44 et plus, alors là, c’est le pompon. Si les 42/44 sont rondes, alors que sommes-nous? Des grosses, du gras sur pattes, du fat, des… obèses?!!! Obèse, une fois pour toute, c’est le terme médical. Certaines s’en accommodent fort bien. Pas moi.
Je veux plus. Je veux être plus que « la » bonne copine, je veux aussi être à nouveau « la copine de ». Et hop, ça aussi c’est un sujet sur lequel je pourrais blablater des heures! Les hommes préfèrent soi-disant les rondes. Attendez, je m’étrangle de rire et je reviens. C’est un fait, je reste toujours admirative devant une fille qui me ressemble et qui est en couple depuis des années. Wahou.
Ce côté « ourse des cavernes qui est bien trop timide pour sortir » doit être le pendant d’un absolu manque de confiance en moi.
Big Beauty (même si elle fait de très belles choses), Allegro Fortissimo et consorts, je dis également bravo, mais elles me sont trop étrangères pour que je puisse m’identifier à leurs images et joie de vivre. Ce sont, pour moi, les exceptions qui confirment la règle, dans la vie comme en entreprise. Les rondes sont joyeuses, un point c’est tout.
Dans mon cas, outre une volonté tenace d’être qualifiée dans ce que je fais, j’ai développé une vraie propension à la « râlerie » quasi quotidienne. Pas ronchon-chonchon, mais plutôt gentil gnark. C’est le moyen que j’ai trouvé pour m’imposer, pour sortir du lot autre que « grâce à » mon volumineux physique. Je suis Flo, Flocon, la gentille râleuse, peut-être la grosse gentille râleuse, mais pas uniquement la grosse. Et puis j’aime écrire, alors je raconte ma vie en long, en large et en travers, sans mauvais jeux de mots.
Depuis quelques temps, le papillon aimerait bien sortir de sa chrysalide et voir le Monde, en faire vraiment partie. Peut-être un premier pas vers la « guérison », qui sait? En attendant, j’achète les magazines qui parlent de rondes pour mieux « râler » ensuite sur cette mauvaise foi dans les médias. La boucle est bouclée.
Real Big girls, size plus, don’t cry, en tout cas, pas en public…
Et pour finir sur une note un peu plus « light », les vraies Big Girls, c’est par ici : Franki Valli & The Four Seasons
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Bulles de Flo, c'est le résultat de mes coups de cœur lifestyle du moment : culture (livres, cinéma, etc.), décoration, balades... Bienvenue chez moi !

2 Comments

  • D.
    décembre 21, 2010 at 2:28

    Ton billet confirme ce que j'ai toujours pensé: Nous ne sommes pas égales face à la grosseur.
    Il ne suffit pas parfois d'avoir des vetement à sa taille pour se sentir bien dans sa peau mais cela y contribue largement.
    Moi je fais un vrai bon 46 et c'est vrai que je n'ai jamais vraiment été complexée, ni par les autres filles, ni par les magazines, ni par les vendeuses des magazins.
    En revanche je trouve justement que chez H&M,Asos ou la Redoute on trouve des vetements sympa qui n'enferment pas du tout dans un style "grosse". Toutes mes amies sont minces et me harcèlent régulièrement pour savoir où je trouve mes vetements. Idem pour les fripes, les vraies ont des grandes tailles. Ensuite c'est la morphologie qui fait la différence…Il faut parfois se faire violence pour sortir de sa chrysalide.
    Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais le jeu en vaut la chandelle!

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  • Florence
    décembre 21, 2010 at 2:40

    Merci pour ce commentaire qui prouve bien que pour certaines "d'entre nous", il est plus facile de dépasser cette "condition" que pour d'autres…
    Tout n'est pas encore rose loin de là, mais il est vrai que des efforts sont faits en la matière. Ah la la, un jour peut-être, j'arrêterai de râler et me sentirai mieux dans mes fringues! Peut-être un vœu à faire pour 2011! 😉

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